Par Keith Martin, directeur exécutif, ACIFA.
Lorsqu’il est question de sécurité financière, les propriétaires et les emprunteurs ont plusieurs options pour protéger leurs proches et eux-mêmes. L’assurance protection de crédit (APC) est l’une de ces options. Elle peut fournir une couche supplémentaire de protection financière si un événement imprévu couvert survient (comme une perte d’emploi, une maladie grave, une invalidité ou un décès). Par contre, il y a plusieurs idées fausses au sujet de l’APC qui empêchent les Canadiens de bien en comprendre la valeur réelle.
À l’ACIFA, nous nous sommes engagés à aider les consommateurs à prendre des décisions financières informées en leur fournissant de l’information claire et précise sur les produits d’assurance. Examinons certains des mythes les plus courants entourant l’APC, et les faits qui les réfutent.
Premier mythe : « L’APC est la même chose d’une assurance vie ou invalidité traditionnelle. »
Réalité : L’APC a pour but de vous aider à rembourser vos dettes (p. ex., hypothèque, marge de crédit hypothécaire, prêt personnel ou solde de carte de crédit) si un événement couvert survient dans la vie de la personne assurée (comme une perte d’emploi, une invalidité, une maladie grave ou un décès).
Contrairement à l’assurance vie traditionnelle, l’APC paye directement votre prêteur pour rembourser complètement ou réduire le solde de vos produits de crédit assurés, ce qui allège le fardeau financier qui pèse sur votre famille lors d’une situation difficile. De plus, l’APC présente aussi l’avantage de ne pas avoir des étapes administratives supplémentaires à gérer pour faire les paiements à votre prêteur, ce qui donne une belle tranquillité d’esprit. Elle peut être utilisée en synergie avec d’autres polices d’assurance, dans le cadre d’un plan de protection financière complet.
Deuxième mythe : « L’APC coûte cher et ne vaut pas la peine. »
Réalité : L’APC est souvent plus abordable qu’on ne le pense. En ce qui concerne les produits de crédit renouvelable (p. ex., les cartes de crédit ou les marges de crédits), les primes sont basées sur le solde, ce qui signifie qu’elle fluctue.
Pour les prêts à terme ou les hypothèques, les primes sont basées sur le montant initial du prêt et pourraient rester fixes pour la durée de la période d’amortissement, à moins que le prêt soit refinancé ou modifié.
Le coût de l’APC est généralement établi selon divers facteurs, comme le solde ou le paiement assuré et l’âge de la personne. Dans bien des cas, la couverture entre en vigueur immédiatement sans devoir remplir des questionnaires médicaux et de santé.
Étant donné que l’APC est offerte dans le cadre d’une police collective plutôt qu’un régime souscrit individuellement, elle offre aux Canadiens une protection concurrentielle à un prix « de groupe ».
Troisième mythe : « Le processus de réclamation relatif à l’APC est complexe et rarement concluant. »
Réalité : L’APC paye des montants comparables aux autres types d’assurance. Comme tout autre produit d’assurance, les polices d’APC ont des limites et des exclusions, et les réclamations doivent respecter les critères d’admissibilité indiqués dans le certificat d’assurance.
Lorsqu’une demande de réclamation est envoyée et que les documents à l’appui sont examinés et validés, les prestations d’APC approuvées sont versées directement pour le produit de crédit assuré, ce qui réduit (voire élimine) le solde pendant les situations financières difficiles.
Que ce soit une perte d’emploi, une invalidité, une maladie grave ou un décès, l’APC est conçue pour offrir du soutien rapidement. Et comme le secteur canadien des services financiers est réglementé, les fournisseurs d’APC doivent respecter des lignes directrices rigoureuses pour assurer l’équité et la transparence.
Quatrième mythe : « Si j’ai déjà une assurance hypothécaire, je n’ai pas besoin d’APC. »
Réalité : L’assurance hypothécaire et l’APC n’ont pas les mêmes objectifs.
- L’assurance hypothécaire « par défaut » (qui est souvent exigée par les prêteurs lorsque les emprunteurs ont une mise de fonds inférieure) protège le prêteur et non l’emprunteur s’il y a un défaut de paiement. Elle est obligatoire et requise par le gouvernement fédéral pour toutes les hypothèques où les emprunteurs ont une mise de fonds de moins de 20 % du prix de la maison.
- L’APC, quant à elle, est facultative et protège l’emprunteur et sa famille. Elle aide à payer le solde du prêt (hypothécaire ou autre) si un événement couvert survient dans la vie de la personne assurée (comme un décès, une maladie grave, une invalidité ou une perte d’emploi). Ces produits ne sont pas interchangeables, et les propriétaires doivent envisager de souscrire une APC qui convient à leur plan financier global.
Cinquième mythe : « L’APC est automatiquement incluse dans mon prêt ou mon hypothèque. »
Réalité : L’APC est entièrement facultative, et nécessite le consentement explicite de l’emprunteur avant d’être ajoutée au produit de crédit.
Bien que certains emprunteurs puissent choisir d’appliquer l’APC au moment de contracter ou de renouveler le prêt (hypothécaire ou autre), il ne sont pas obligés de le faire. Les prêteurs et les distributeurs fiables offrant de l’APC veillent à ce que les consommateurs comprennent bien les modalités et les conditions pour le versement des prestations avant de souscrire une APC. Les consommateurs doivent examiner attentivement leurs options de couverture et poser des questions pour s’assurer qu’ils prennent la bonne décision pour leur situation financière.
Dernières réflexions : l’APC convient-elle à votre situation?
L’APC n’est pas une solution unique, mais elle peut être un outil précieux pour les Canadiens qui veulent assurer leur avenir financier.
Si vous avez des dettes (que ce soit une hypothèque, un prêt personnel, une carte de crédit ou une marge de crédit), l’APC peut vous offrir une protection en vous aidant à gérer ces obligations dans l’éventualité où un événement couvert survient. Elle ajoute une couche de protection financière, qui complète les produits d’assurance traditionnelle, ce qui en fait une option très intéressante pour bien des emprunteurs.
Avant de prendre une décision, prenez le temps de passer en revue vos besoins financiers, posez des questions et consultez votre prêteur ou votre compagnie d’assurance pour déterminer si l’APC convient à votre plan financier.