Le 30 mars 2023, l’ACIFA a organisé un webinaire sur des questions de santé mentale en milieu de travail. Les conférenciers étaient Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, Recherche et mieux-être global, TELUS Santé; Nigel Branker, président-directeur général, Securian Canada; et un membre du conseil d’administration de l’ACIFA. Il s’agit du deuxième webinaire que l’ACIFA a organisé sur ce sujet.
Paula Allen a entamé le webinaire en citant des recherches selon lesquelles la pandémie a eu des répercussions négatives énormes sur la santé mentale des gens au début de 2020. En effet, la pandémie a créé des conditions désagréables pour l’esprit humain. De plus, depuis que ces augmentations relatives aux risques élevés ont été constatées en 2020, la situation ne s’est pas améliorée. En 2019, 19 % des travailleurs ont été classés dans la catégorie « à haut risque ». Ce chiffre est passé à 35 % en février 2023.
Nigel Branker a mentionné qu’il était un ancien collègue de Paula Allen chez Morneau Sobeco/LifeWorks (organisme prédécesseur de TELUS Santé) et qu’il était très heureux de faire partie d’un groupe d’experts avec elle. Il a fait remarquer que les problèmes de santé mentale étaient l’une des principales causes de perte d’heures de travail, et que le lieu de travail est un environnement essentiel pour aider les personnes touchées par des problèmes de santé mentale. Paula Allen a souligné que pour améliorer la productivité, il faut accorder de l’attention aux questions de santé mentale en milieu de travail.
Nigel Branker a ajouté que les organisations doivent étudier les causes fondamentales des problèmes de santé mentale, au lieu de se limiter à mettre en place des programmes pour les personnes qui n’ont pas reçu l’aide dont elles avaient besoin. Il convient d’examiner les charges de travail, ainsi que la flexibilité relative au lieu de travail, notamment en ce qui concerne le télétravail. Les trajets domicile-travail sont longs à Toronto et ailleurs au Canada, ce qui nuit à la qualité de vie des gens. De plus, certaines personnes sont réticentes à l’idée de retourner au bureau en raison de problèmes liés à l’inclusion.
Selon M. Branker, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre les préjugés associés aux problèmes de santé mentale, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. En effet, de nombreux employés ne profitent pas des programmes en place parce qu’ils craignent que le fait d’y avoir recours nuise à leurs perspectives de carrière. Paula Allen a souligné que les préjugés sont néfastes et qu’ils empêchent les gens de demander de l’aide. Il est également préoccupant de constater que les jeunes travailleurs craignent plus, comparativement aux travailleurs plus âgés, que les problèmes de santé mentale nuisent à leur carrière. De même, les dirigeants qui ont de l’ancienneté estiment de manière disproportionnée que le fait de révéler leurs problèmes de santé mentale nuirait à leur carrière, et que les valeurs de l’entreprise en ce qui concerne le soutien aux employés ne s’appliquent pas à leur niveau d’ancienneté.
Selon Nigel Branker, une personne qui est très performante, mais qui ne partage pas les valeurs de l’organisation peut causer beaucoup de dommages, et les organisations ne devraient pas tolérer les comportements qui nuisent aux autres employés. Il a ajouté qu’il existe de nombreux problèmes systémiques dans le milieu de travail qui peuvent être réglés. Paula Allen a ajouté que les gestionnaires doivent recevoir de la formation sur ces problèmes afin d’être bien préparés à les gérer lorsqu’ils se présenteront. Nigel Branker explique que les dirigeants fixent des objectifs de vente et d’autres objectifs très concrets pour leurs employés, et qu’une discipline similaire est nécessaire pour soutenir la santé mentale des employés sur le lieu de travail.
Paula Allen a fait remarquer que les femmes sont plus susceptibles de vouloir travailler à domicile et que le trajet domicile-travail peut être plus long pour les jeunes et les nouveaux Canadiens, car ils vivent souvent assez loin de l’endroit où se trouve l’entreprise. Cette tendance pourrait créer la présence d’un groupe moins diversifié au bureau, ce qui, ensuite, pourrait nuire au réseautage et aux perspectives de carrière des personnes qui travaillent de la maison.
Paula Allen et Nigel Branker ont ajouté que l’incertitude financière qui pèse actuellement sur l’économie est une source supplémentaire de stress et de problèmes de santé mentale. Nigel Branker a convenu que le stress financier est l’un des nombreux facteurs qui contribuent aujourd’hui aux problèmes de santé mentale. Pour conclure, les deux spécialistes ont lancé un appel à l’action aux employeurs et les ont encouragés à continuer de se mobiliser pour améliorer la gestion des problèmes de santé mentale en milieu de travail.
Parmi les personnes qui ont assisté au webinaire figuraient des représentants des associations sectorielles connexes, l’ACCAP et l’ACAV, ainsi que des représentants d’organismes de réglementation et de politiques, notamment :
- la Commission des services financiers et des services aux consommateurs (CSFSC) du Nouveau-Brunswick;
- le Conseil canadien des responsables de la réglementation d’assurance (CCRRA);
- les Insurance Councils of Saskatchewan (ICS);
- l’Alberta Insurance Council (AIC);
- le gouvernement de l’Alberta;
- le Conseil du Trésor et ministère des Finances de l’Alberta (ATBF);
- la British Columbia Financial Services Authority (BCFSA).
https://www.cafii.com/wp-content/uploads/2023/04/CAFII-Webinar-March-30-English-Poll-Results.pdf