Le 1er février 2024, l’ACIFA a organisé son premier webinaire de l’année : La technologie de l’intelligence artificielle et ses effets sur le secteur de l’assurance de personnes au Canada, animé par Keith Martin, directeur général de l’ACIFA, et par Amber Mac.
A. Mac est présidente d’AmberMac Media, Inc., une agence de développement de contenu réputée, animatrice primée de balados (This Is Mining et The AI Effect) et auteure de livres à succès. Elle est également coanimatrice de l’émission de radio/balado hebdomadaire sur les nouvelles technologies, #TheFeed, sur SiriusXM. En 2022, Amber est devenue membre du conseil d’administration de GFI (TSXV : PEAS), une entreprise de produits alimentaires et d’ingrédients d’origine végétale, de la ferme à la table. En 2021, Amber a été nommée l’une des « Bay Street Bull Women of the Year » pour son leadership dans le secteur technologique. En 2018, elle a figuré au palmarès DMZ des 30 femmes inspirantes qui ont marqué le secteur de la technologie.
De nombreux représentants des 14 entreprises membres et des 9 entreprises associées de l’ACIFA ont participé à ce webinaire, ainsi que des représentants d’associations sectorielles connexes, notamment l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP); l’Association canadienne de l’assurance voyage (ACAV); et l’Association des banquiers canadiens (ABC). Des représentants de plusieurs organismes de réglementation des assurances et des services financiers ainsi que d’organismes d’élaboration des politiques ont également participé au webinaire, dont :
- l’Autorité des marchés financiers (AMF);
- les Insurance Councils of Saskatchewan (ICS);
- le gouvernement de la Saskatchewan;
- l’Alberta Insurance Council (AIB);
- l’Autorité ontarienne de réglementation des services financiers.
Après quelques commentaires d’introduction du directeur général de l’ACIFA, Keith Martin, Amber Mac a commencé sa présentation. Elle a évoqué quelques moments historiques récents qui mettent en évidence les changements que la technologie et l’IA ont apportés à notre façon d’interagir et à notre quotidien. Elle a affiché en toute transparence son optimisme à l’égard de l’IA et de l’avenir. Alors que bon nombre de personnes redoutent les avancées rapides de la technologie, A. Mac a fait remarquer que ce type d’avancée n’est pas nouveau. Par exemple, l’invention de l’ascenseur a été accueillie avec méfiance, mais aujourd’hui, les ascenseurs sont très répandus. Selon A. Mac, puisque les humains ont une grande capacité d’adaptation, ils ne deviendront jamais obsolètes. Nous changerons plutôt nos méthodes de travail.
A. Mac suggère que pour faire face à ces changements, les entreprises et les personnes adoptent les trois piliers suivants :
- Intention, ou diriger de manière à ce que les valeurs et les actions concordent. Ce pilier est nécessaire pour faire en sorte que la transformation se déroule de manière réfléchie et efficace.
- Adaptation. Les entreprises comme les employés doivent continuer à acquérir de nouvelles compétences numériques et interpersonnelles dans un monde qui évolue rapidement.
- Confiance. Les relations interhumaines, fondées sur la transparence et l’honnêteté, seront particulièrement importantes au fur et à mesure que la technologie et l’IA continueront à être développées. Nous devons pouvoir nous faire confiance mutuellement et faire confiance aux informations que nous échangeons pour collaborer.
Le dernier point qu’elle a abordé a été le lien entre la santé et l’IA.Les appareils intelligents ont connu un essor considérable, car les patients utilisent de plus en plus l’IA pour prendre en main leur santé.
K. Martin a demandé à A. Mac si elle pensait qu’un jour la capacité d’adaptation de l’humain ne suffirait pas à faire face à la vitesse à laquelle la technologie évolue. Elle a répondu que le risque est bien réel, mais que si les précautions et les mesures adéquates sont prises, il sera évité. Pour y parvenir, les entreprises doivent s’assurer de mettre en place des principes directeurs et des protocoles adéquats pour protéger les personnes et les données. La gouvernance est donc un élément essentiel. L’idée d’une pause de l’IA a été envisagée, mais A. Mac n’est pas convaincue que ce soit réalisable.
K. Martin a demandé comment l’industrie de la santé et du bien-être pourrait être touchée par les nouvelles technologies de l’IA, comme les dispositifs portés sur soi. A. Mac a dit qu’il y existe déjà plusieurs nouvelles technologies, dont des applications, qui modifient déjà la façon dont les gens surveillent leur santé. Les dispositifs et les applications, comme les dispositifs portés sur soi, qui intègrent l’IA et qui permettent de surveiller la santé et de recueillir des données, ou les robots conversationnels qui aident à gérer le bien-être, ne sont que quelques exemples des progrès réalisés dans l’industrie. Pour conclure sa réflexion, A. Mac a indiqué que, selon elle, cette technologie sera de plus en plus utilisée pour la gestion préventive de la santé plutôt que pour la gestion réactive.
Une personne de l’auditoire a demandé comment l’IA pourrait influencer l’informatique et les questions de recrutement en ce qui concerne les qualifications. A. Mac a répondu qu’il ne faut pas oublier que même si certains emplois disparaîtront en raison des nouvelles technologies, d’autres emplois apparaîtront au fur et à mesure que de nouveaux postes seront créés en réponse à ces changements technologiques. Si la pénurie de compétences est réelle, la formation et les études appropriées peuvent y remédier. L’apprentissage adaptatif est donc essentiel à la réussite future des personnes et des entreprises.
K. Martin a demandé à A. Mac si elle s’attendait à voir une distinction claire en ce qui concerne les performances et la réussite entre les entreprises non technologiques, comme les compagnies d’assurance, qui ont adopté l’IA et celles qui sont restées à l’écart. Elle a répondu que selon elle, cette possibilité est réelle, surtout si les entreprises ne se posent pas actuellement la question : « Quelle est notre stratégie en matière d’IA si nous voulons garder nos employés à bord? » En fait, A. Mac a indiqué que cette distinction entre les entreprises qui ont adopté l’IA et celles qui ne l’ont pas fait pourrait très bien être observée dans les prochaines années, car il est fort probable que les emplois seront radicalement différents au cours des cinq prochaines années.
Par la suite, une autre question a été posée : quelles sont les implications juridiques et éthiques des algorithmes d’IA? Et, l’IA risque-t-elle de devenir indépendante de l’intervention humaine? Il s’agit là, sans doute, de la plus grande inquiétude des gens, à savoir que les machines développent une intelligence générale et deviennent indépendantes de leurs créateurs humains. Cette situation doit être envisagée, car elle peut devenir un risque, mais avec des lignes directrices appropriées, ce risque peut être évité. Les préoccupations relatives à la sécurité des données et à une réglementation gouvernementale appropriée ne font que croître. A. Mac a souligné la nécessité de renforcer la réglementation gouvernementale en ce qui concerne l’IA et la sécurité des données. On le voit dans les hypertrucages et la diffusion de fausses informations. Toutefois, cette approche doit être à la fois nationale et internationale, car l’IA dépasse les frontières.
Un sondage a été envoyé aux personnes de l’auditoire : « Je crois que l’IA transformera l’industrie de la santé et du bien-être au cours des trois prochaines années. » Le consensus a été de 88 % pour le oui, tandis que 12 % ont répondu non. A. Mac a exprimé son accord avec la majorité.
Pour faire suite à cette question, K. Martin a demandé à A. Mac si elle pensait que des mesures de protection supplémentaires étaient ou seront nécessaires pour l’IA générative dans le domaine de l’assurance, en particulier en ce qui concerne les informations traditionnelles sur l’assurance. Elle a répondu que les cadres de travail sont essentiels, mais que des mesures de protection supplémentaires peuvent également être nécessaires, surtout en ce qui concerne les exigences de transparence, selon la façon dont l’IA générative est utilisée.
Pour en revenir à la gouvernance, la technologie réglementaire se développe dans les provinces et les organismes de réglementation. K. Martin a demandé comment la technologie réglementaire pouvait aider les organismes de réglementation à déterminer les aspects préoccupants afin de mieux assurer la protection des consommateurs. A. Mac a fait remarquer que, pour véritablement contribuer à la protection des consommateurs, les organismes de réglementation et les décideurs politiques doivent effectuer des analyses de données. Il ne suffit pas de recueillir des données, il faut les étudier dans une optique d’enquête et de remise en question afin de les rendre réellement bénéfiques pour les consommateurs.
Une personne de l’auditoire a demandé s’il existait un potentiel pour un nouveau secteur d’assurance axé sur les produits de protection contre les dommages causés par l’IA. A. Mac a répondu que, tout d’abord, il faut établir une définition du préjudice technologique. Ensuite, ce secteur existe déjà et, au fur et à mesure que les préoccupations liées à des questions comme la fraude et la cybersécurité augmentent, les produits d’assurance de ce type deviendront de plus en plus nombreux.
Compte tenu de l’importance que les données occupent dans l’industrie de la santé et du bien-être, la technologie changera-t-elle la façon dont l’industrie gère les données? L’IA peut être utile, car les tâches routinières ou qui demandent beaucoup de temps peuvent désormais être effectuées en partie par des machines. Ainsi, les employés sont libérés et peuvent se consacrer à des tâches qui apportent une plus grande valeur et qui ne peuvent pas être effectuées par des machines. Lorsque nous examinons la collecte de données, nous devons nous demander comment assurer la sécurité, surtout compte tenu de la dimension fondamentalement personnelle des données sur la santé et le bien-être.
En ce qui concerne les technologies émergentes, A. Mac prédit que l’IA sera probablement le fil conducteur tout au long. Pour conclure sa réflexion, elle a souligné l’importance des piliers susmentionnés et a fortement encouragé les dirigeants à développer des cadres de travail en matière d’IA fondés sur ces valeurs.
K. Martin a demandé à A. Mac de transmettre quelques dernières paroles de sagesse. Pour conclure le webinaire, elle a rappelé qu’il n’est jamais trop tard pour se familiariser avec l’IA. Tout le monde se sent dépassé, mais si nous faisons preuve de diligence et d’adaptabilité, nous pouvons éviter de prendre du retard.